En plus de nos propres productions, nous diffusons aussi plusieurs livres de copaines. Nous les diffusons à Prix Libre mais au vu des frais d’envoi, on limite leur diffusion à la Suisse. Vous pouvez les commander en nous envoyant un mail à evasions@riseup.net
Liberation Totale
212 pages.
Édition française du livre anonyme Total Liberation publié en 2019 par Active Distribution & Signal Fire, disponible en anglais sur The Anarchist Library.
Libération Totale propose une perspective révolutionnaire holistique visant à démanteler toutes les formes de hiérarchie – une approche insurrectionnelle d’un genre nouveau fondée notamment sur l’écologie sociale, l’écologie profonde et l’antispécisme. Ce petit livre, publié au milieu d’un été chaud de rébellion, en 2019, répond à cette question ancestrale à laquelle tous les révolutionnaires sont confrontés, mais qui ne cesse de se poser avec une urgence sans précédent depuis l’année de sa publication : qu’est-ce qu’on va bien faire bordel ?!

N’étudiez pas les pauvres et les sans-pouvoir
Tout ce que vous direz sera utilisé contre elle-eux
60 pages
En février 2017, on découvre la thèse d’une personne de notre milieu qui décrit nos vies dans un récit “ethnographique”. On lui avait pourtant dit non, ou plutôt, les gens qui savaient avaient pu lui formuler un refus. Le contenu est nul, pas intéressant et accumule les clichés oppressifs. Il est aussi dangereux en ce qu’il révèle de nos modes d’organisations et de nos histoires personnelles, malgré la soi-disant anonymisation. Quand c’est arrivé, plusieurs personnes nous ont parlé d’expériences similaires de chercheur·ses dans des cercles militants et/ou minoritaires qui avaient utilisé leurs camarades comme “terrain”. Le but de cette brochure est de comprendre pourquoi on laisse des chercheur·ses faire leur recherche au sein des luttes et/ou des minorités, et de nous donner des outils pour les combattre.
Dans chaque chapitre, on reprend un argument entendu qui défend la recherche puis on le déconstruit en 2 étapes : d’abord au travers d’une analyse générale, puis en prenant pour exemple ce qu’il s’est passé en 2017.
Cette brochure ne se destine pas aux chercheur·ses mais à celle·ux pouvant devenir objet d’étude.

Contre le Léviathan, contre son His-toire » de Fredy Perlman
448 pages
’analyse de l’auteur sur l’emprise des agents civilisateurs et les mécanismes de la domination techno-industrielle ont grandement contribué à nourrir les réflexions dans les espaces de luttes contre l’autorité, et plus spécifiquement les pensées anti-civilisationnelles et anarchistes. Aujourd’hui, elle nous sert encore de matière à penser nos tentatives de dévier des chemins tracés par le monstre du Léviathan, c’est pourquoi on souhaite le diffuser plus largement et à prix libre.
Perlman conte une contre his-toire de l’avènement des États et de la Civilisation. Librement reprises aux historiens et anthropologues, l‘enchevêtrement des histoires tissent des liens entre la genèse des plus balbutiants aux plus génocidaires des émanations de la figure monstrueuse du Léviathan. Ce contre-récit redonne toute leur place aux résistances et fugues hors du monstre que les apologistes modernes, propagandistes du Capital et de la Technologie, qualifieront de Progrès et de Civilisation.
Les histoires qui identifient l’ennemi sous toutes ses formes sont aussi de tristes leçons sur la cooptation et la pacification des révoltes et résistances – faisant souvent malheureusement un fort écho à l’époque actuelle. Malgré les défaites, les affrontements entre les êtres libres et les griffes du monstre nous rappellent qu’il est toujours possible et nécessaire de résister à l’écrasement de la domination, et qu’aucune nation ou armée ne permettra d’attaquer ce monde.
Il ne tient qu’à nous d’explorer les voies possibles hors de la civilisation. La lutte contre le Léviathan ne connaît peut-être aucune finalité, mais son horizon inconnu est pour nous le signe des possibilités infinies de réjouissance et de vie libérée de l’étouffement du monstre.

Pas de capitulation spirituelle de Klee Benally
anarchie autochtone en défense du sacré.
446 pages – Tumult édition
Il y a une raison qui a fait que les colonisateurs devinrent si furieusement effrayés par les chants et la Dance du Fantôme des peuples autochtones. Que leur médecine fut une telle menace. Bien que les champs aient été brûlés et les bisons massacrés, les envahisseurs savaient qu’ils ne pourraient jamais se battre contre la force de la nature. Que les peuples autochtones ne seraient pas complètement vaincus à moins que nos esprits soient coupés du sol sacré. Ainsi, les profanations ont précédé les massacres. Les esprits inébranlables de la terre et de nos ancêtres sont toujours vivants, ainsi que notre spiritualité, et des sites sacrés sont toujours attaqués à ce jour par des nouvelles mines, centrales photovoltaïques, oléoducs, lignes à haute tension, usines. Le génocide culturel et physique, la profanation de la Terre continuent sous le signe fatal d’une transition énergétique entamée par une civilisation au bord du précipice.
C’est seulement à Nahasdzáán, Notre Mère la Terre, que nous devons rendre des comptes et pour laquelle nous prenons nos responsabilités. Notre affinité est avec les montagnes, le vent, les fleuves, les arbres et autres êtres, nous ne serons jamais les patriotes d’un quelconque ordre social politique. En tant que force ingouvernable de la Nature, nous défendons, protégeons et prenons l’initiative de frapper.

Cinq femmes révolutionnaires contre le tsar
448 pages – Tumult édition
Vera Zassoulitch, Praskovia Ivanovskaïa, Olga Lioubatovitch, Elisabeth Kovalskaïa et Vera Figner sont cinq conspiratrices fougueuses du mouvement révolutionnaire russe des années 1870-1880. Dix ans après l’abolition du servage, la première vague de lutte contre l’absolutisme tsariste prend principalement la forme d’une marche de la jeunesse vers le peuple paysan et ouvrier. Face à la répression, le mouvement se transforme : à la propagande et l’agitation s’ajoutent l’organisation secrète, la fomentation de révoltes paysannes, le combat armé et les attentats. Le 1er mars 1881, le tsar Alexandre II lui-même est tué lors d’un attentat à Pétersbourg.
Rédigés en partie dans l’isolement de l’exil ou le silence de la prison, ces récits autobiographiques retracent les extraordinaires parcours rebelles de ces cinq rêveuses de la liberté. Leurs mémoires racontent les multiples facettes de leur engagement révolutionnaire, notamment au sein de deux formidables organisations souterraines : Zemlia i Volia (« Terre et Liberté ») et Narodnaïa Volia (« La Volonté du Peuple »). Ils nous plongent dans l’agitation ouvrière et paysanne, les attentats et évasions, l’exaltation et le désir, les imprimeries clandestines, mais aussi la répression implacable, la vie rude dans la clandestinité, la douleur et le tourment, l’exil et la trahison. Nourris par l’élan de l’émancipation individuelle et la volonté de se libérer du carcan patriarcal, ce sont des récits intimes de farouches combats révolutionnaires.

Zo d’Axa / De Mazas à Jérusalem
224 pages – Tumult édition
Comme les Argonautes, Zo d’Axa savait que la joie réside dans les aventures qu’offre le voyage – quelles qu’elles soient – et non pas dans la découverte finale de la Toison d’Or. « Un sûr moyen de cueillir la joie tout de suite : détruire passionnément », c’est comme cela qu’il chantait le plaisir de la révolte. S’il était un ennemi de l’Autorité, c’est parce que ce n’est que dans le combat contre cette dernière que le voyage individuel est possible. C’est pour cela qu’il refusait de faire miroiter des lendemains qui chantent aux yeux avides et tristes des exploités et des opprimés, qu’il passait au crible leur crédulité et leur docilité, et qu’avec plus de fougue encore, il les exhortait toujours et à tout moment à s’insurger.
Quand un enfant erre dans le noir, il commence souvent à chanter fort pour s’encourager. De la même façon, nombre d’aspirants-subversifs ont pris l’habitude de bâtir des constructions théoriques pour faire face à la panique qui les saisit d’un coup à la seule pensée d’une existence sans certitudes, y compris lorsque ces certitudes sont l’oppression et l’absence de signification. Zo d’Axa préférait volontiers ne pas se plonger dans toutes ces analyses socio-économiques tant appréciées par un certain type de propagande révolutionnaire avide de confirmations objectives, de propositions réalistes et de résultats mesurables.
Une hérésie donc, hérésie contre les certitudes, y compris celles des mouvements révolutionnaires.

Charbonnerie El Buen Trato
74 pages – Tumult édition
1930, Montevideo, capitale de l’Uruguay. En face de la prison de Punta Carretas, l’anarchiste Gino Gatti et sa famille décident d’ouvrir une charbonnerie : « El Buen Trato ». Les affaires vont pour le mieux. Cependant, en mars 1931, la famille Gatti décide de quitter Montevideo et de déménager en Argentine, pliant boutique après moins d’un an d’activité.
Quelques jours après le départ de la famille italienne, les voisins de la dorénavant ex-charbonnerie remarquent des gens qui sortent en courant de l’établissement. Alarmés, ils avertissent la police qui arrive aussitôt et fait irruption sur les lieux. Une fois à l’intérieur, les agents mettent bien peu de temps à comprendre qui étaient ces personnes qui fuyaient. En effet, au fond d’une pièce, ils découvrent un trou dans le plancher, un puits parfaitement éclairé qui s’enfonce profondément. À côté de la cavité, il y a un billet qui dit : « La solidarité entre les anarchistes ne se réduit pas à des paroles ».
Sept des évadés, de même que les constructeurs du tunnel, faisaient partie des groupes d’action anarchistes qui agissaient en Amérique du Sud dans les années 20 et 30. Recherchées et persécutées sans relâche par la police, ces individualités anarchistes menèrent une lutte contre l’État qui, si elle ne dura que quelques années, fut sans répit et se matérialisa dans des attentats, des expropriations, ou dans l’organisation d’évasions. Une lutte sans répit contre l’ennemi.

Psy-psy
Pour en savoir plus sur le groupe d’entraide et de soutien psychologique (dit Psy-psy) qui accompagne depuis presque 10 ans des personnes en situation difficile sur le Plateau, on peut lire une petite brochure qui vient d’être éditée. Il s’agit d’un long entretien avec une des fondatrices de ce groupe qui explique en détail sa genèse, son histoire et ses principes de fonctionnement. Une démarche prudente et empirique qui s’appuie sur un réseau large de bénévoles avec quelques professionnels de la santé, mais dont l’originalité est justement de se situer en dehors du strict champ professionnel et médical. « On est majoritairement confronté.es à des situations de mal de vivre : soit existentiel, depuis des années et dans une forme de souffrance, pour des personnes qui peuvent parfois être diagnostiqué.es dépressives ; ou alors des difficultés ponctuelles, qu’on appellerait aujourd’hui des formes de burn-out, qui ne sont d’ailleurs pas que présentes dans le champ professionnel, on peut avoir des burn-out militant, ou de femme au foyer… » Comment se passe la rencontre, l’accompagnement, la « sortie de crise », c’est ce qui nous est clairement expliqué dans ce texte. Parfois un simple coup de fil suffit et la personne s’est déchargée de son problème. Parfois on est confronté au désir de mort. Entre les deux une palette de situations auxquelles la plasticité du groupe et son écoute permettent de répondre au mieux.

1312 raisons d’abolire la police
341 pages – Lux éditions
D’où vient l’idée d’abolir la police et que recouvre-t-elle au juste ? Si la police ne nous protège pas, à quoi sert-elle ? Comment dépasser la simple critique de la police pour enfin en finir avec elle ? 1312 raisons d’abolir la police tente de répondre à ces questions, et propose de riches réflexions critiques sur les liens entre l’abolitionnisme pénal et la race, le handicap ou le travail sexuel notamment. L’ouvrage porte également sur les mobilisations contemporaines pour l’abolition de la police en Amérique du Nord, en retraçant leur généalogie et en explorant leurs propositions stratégiques, leurs expériences et les débats qui les traversent. Les textes rassemblés dans cette anthologie commentée brossent un portrait vif et puissant du mouvement pour l’abolition de la police, dans toutes ses nuances et hors des clichés réducteurs. Le recueil comprend des contributions de militant.e.s et d’universitaires francophones et anglophones inédites.

Brique par brique, mur par mur – Une histoire de l’abolition
Lux éditions
l y a d’abord une évidence : les services que les prisons sont censées rendre ne compenseront jamais les torts qu’elles causent. Depuis les années 1960, ce constat d’un immense gâchis a amené un vaste mouvement à œuvrer à l’abolitionnisme pénal : en finir avec toutes les prisons, mais aussi avec les autres institutions qui forment le système pénal, comme la police et les tribunaux. Ce projet politique poursuit ainsi un objectif ambitieux : rendre vraiment justice aux victimes et répondre à leurs besoins, en plus de prévenir les violences systémiques et interpersonnelles.
En prenant appui sur les trajectoires transnationales des mouvements politiques qui ont mis au cœur de leur démarche la critique radicale du système carcéral et judiciaire, cet ouvrage, le premier du genre en langue française, offre une documentation indispensable pour inspirer les luttes contemporaines.
